Pauvreté : le réseau Alerte interpelle les candidats

Publié le 9 Avril 2012

Source : La Croix

 LaCroix

 

Le collectif, qui réunit 35 associations et fédérations, souhaite que les candidats à la présidentielle s’engagent à réduire d’un tiers la pauvreté en cinq ans.

 

Monsieur Bouazza, ancien couvreur. Une enquête sur le mal-logement en France pour la Fondation Abbé-Pierre, À l’abri de rien, a débouché sur l’édition d’un livre (photo: Samuel Bollendorff, texte: Mehdi Ahoudig, Éd. Textuel, 19 €, dont 1 € reversé à la Fondation Abbé-Pierre), deux expositions

 

En 2007, Nicolas Sarkozy s’engageait à réduire d’un tiers la pauvreté sur la durée de son quinquennat. Le taux de pauvreté de 2012 ne sera connu qu’en 2014 en raison du décalage des mesures statistiques, mais la cible semble désormais hors d’atteinte. Les filets sociaux déployés ont tout juste permis d’en atténuer l’intensité considérablement accrue depuis l’arrivée de la crise.

 

Pourtant, l’indicateur central choisi par l’État pour mesurer les résultats de sa politique était plutôt favorable : en effet, celui-ci ne tient pas compte de l’évolution du niveau de vie. Il entraîne de ce fait une chute mécanique de la pauvreté, qui serait passée de 13,1 % en 2006 à 11,8 % en 2009. Mais selon l’Insee, qui dispose de ses propres instruments statistiques, la France comptait plutôt 13,5 % de pauvres (8,2 millions de personnes vivant avec moins de 954 €) en 2009, contre 13,1 % en 2006.

 

Le collectif Alerte dénonce cet effet « en trompe-l’œil », et demande aux candidats à la présidentielle de réaffirmer l’objectif de réduction d’un tiers de la grande précarité en suivant le mode de calcul de l’Insee. Cela reviendrait à ramener le nombre de personnes touchant moins de 60 % du revenu médian à moins de 5,5 millions d’ici à 2017. L’État a créé de nouvelles protections ces dernières années : le droit au logement opposable (Dalo) en 2007 ; le revenu de solidarité active (RSA) en 2008, avec la double mission d’assurer des moyens d’existence suffisants aux personnes sans emploi (RSA « socle », ancien RMI) et d’octroyer aux travailleurs démunis un complément de revenu (RSA « activité »). Pour Alerte, le défi est aujourd’hui de traduire ces droits dans les faits.

JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS

Rédigé par La Croix

Publié dans #Eglise et Politique

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